L’observation des glaciers des Alpes révèle une tendance alarmante : une perte de volume de 10% en seulement deux ans. Ce déclin met en lumière l’impact rapide et significatif du dérèglement climatique sur ces formations glaciaires emblématiques, véritables beautés naturelles dont nous disposons. Ces glaciers jouent un rôle crucial dans l’équilibre écologique et hydrologique de la région, fournissant de l’eau douce aux rivières et aux écosystèmes alpins ; cette perte de volume est donc urgence à prendre en compte pour préserver l’environnement et assurer la durabilité des ressources en eau pour les générations futures, humaines et animales.
Dérèglement climatique : que représentent les 10% du volume des glaciers ?
D’après Matthias Huss, glaciologue à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et directeur du réseau des relevés glaciologiques suisse (GLAMOS), ces 10% du volume des glaciers des Alpes représentent “un volume de 2,2 kilomètres cubes, soit près de deux fois le lac de Bienne”. Pour être plus précis, cette quantité astronomique permettrait de remplir une piscine olympique toutes les 36 secondes !
Cette donnée permet de bien se rendre compte de l’urgence de la situation…
En effet, nous ne pouvons désormais pas nier que ces deux années consécutives ont été extrêmement dévastatrices, provoquant la désintégration de langues glaciaires essentielles et la disparition de nombreux petits glaciers.
Mais ce phénomène ne touche pas que le côté français ; évidemment, le dérèglement climatique touche constamment toutes les zones du globe. C’est notamment le cas ici avec la fonte massive dans le sud et l’est de la Suisse, où des glaciers ont fondu presque autant que lors de l’année record 2022. Dans le sud du Valais et en Engadine, une fonte de plusieurs mètres a de nouveau été mesurée à plus de 3 200 mètres, alors que les glaciers étaient encore en équilibre à cette altitude il y a quelques années.
Malheureusement, de nombreuses autres données de ce type peuvent être relevées partout ailleurs, au-delà de nos frontières.
Comment le changement du climat impacte-t-il les glaciers des Alpes ?
Le dérèglement climatique impacte gravement les glaciers des Alpes de plusieurs manières, tout comme cela est le cas au niveau de nombreuses autres chaînes montagneuses :
- Une fonte accélérée : les températures plus élevées entraînent une fonte plus rapide. Au fil des décennies, cela conduit à une réduction significative de leur masse et de leur volume qu’il est difficile de ralentir ;
- Le retrait des glaciers : les glaciers reculent de manière spectaculaire. Ce recul est observable non seulement en distance, mais aussi en volume, ce qui a un impact direct sur l’écoulement des rivières et l’approvisionnement en eau ;
- L’érosion accrue : la fonte entraîne une augmentation de l’érosion, modifiant les paysages alpins et affectant les écosystèmes locaux ;
- Les risques accrus d’avalanche et de glissement de terrain : la fonte augmente le risque d’avalanches et de glissements de terrain, notamment dans les régions alpines où la topographie est abrupte ;
- Les effets sur la biodiversité : les glaciers des Alpes abritent des écosystèmes fragiles et uniques. Leur déclin affecte la biodiversité en perturbant les habitats et en menaçant des espèces adaptées à ces environnements extrêmes ;
- L’approvisionnement en eau : les glaciers jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau douce, alimentant les rivières et les lacs pendant les saisons sèches. Leur réduction menace cet approvisionnement en eau, vital pour l’agriculture, l’industrie et les communautés locales ;
- L’impact économique : le tourisme alpin, qui dépend en partie des paysages glaciaires, est également menacé par la fonte des glaciers.
Comment expliquer le dérèglement climatique ?
Nous pouvons expliquer le dérèglement climatique par l’effet de serre, principal responsable de toutes les conséquences que nous connaissons.
Certains gaz de l’atmosphère agissent en effet à la manière des parois d’une serre, permettant à l’énergie solaire d’entrer mais l’empêchant de s’en échapper ; c’est ce qui provoque le réchauffement climatique. Un grand nombre de ces gazs sont bien sûr naturellement présents dans l’atmosphère mais les activités humaines accroissent la concentration de certains d’entre eux dont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane, le protoxyde d’azote et les gaz fluorés.
A savoir : en 2020, la concentration de CO2 dans l’atmosphère était passée à 48 % au-dessus de son niveau préindustriel (avant 1750).
Pour limiter ou stopper complètement le réchauffement de la planète, il faudrait que l’humain réussisse à parvenir à 0 émission nette de CO2 au niveau mondial ; ce qui veut dire que tous les continents, tous les pays et toutes les villes doivent mettre fin à l’ensemble de leurs activités polluantes en même temps et dès maintenant, ce qui est évidemment impossible.
Néanmoins, si vous souhaitez contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, des petites actions existent et peuvent vous permettre de mener votre combat, à votre niveau.
Le but n’est évidemment pas d’alarmer mais plutôt d’alerter au sujet du dérèglement climatique, tout en encourageant toutes les actions possibles pour que les impacts à venir soient minimiser !